2017 restera dans les annales car c’est la plus petite récolte Française depuis la 2ème guerre mondiale. Une combinaison de facteurs tels que gel, grêle, coulure et sécheresse ont limité fortement la production hexagonale mais aussi celle d’Italie et d’Espagne. Pour la première fois depuis fort longtemps, la production mondiale de vin sera significativement inférieure à la consommation.
Chez nous, point de gel, un peu de grêle, beaucoup de coulure sur Grenache, et des conditions de pousse très sèches, nous ont donné un millésime petit en quantité mais exceptionnel en qualité et en précocité.
Après un mois de janvier froid propice au repos végétatif, l’hiver s’en est allé dès la mi-février. Avant la fin de ce mois on pouvait observer amandiers et pêchers en fleur et la vigne avait commencé à débourrer à la mi-mars avec 15 jours d’avance sur une année normale. L’hiver n’aura pas été bien arrosé mais les pluies régulières de printemps ont permis un départ franc de la végétation. A partir de la mi-mai l’été arriva avec des températures régulièrement au-dessus de 25°C et dépassant les 35°C dès la mi-juin. L’avance s’accéléra et les petits orages de juin vont être les biens venus.
La vigne va établir une pleine végétation propice à une photosynthèse active et les conditions sèches vont perdurer jusqu’à la fin des récoltes permettant un état sanitaire exceptionnel.
Nous démarrons les vendanges le 15 août (un record) avec les Viognier de Bech (Vauvert) et continuons avec notre programme rosé pour soulager nos jeunes plantiers qui souffrent de la sécheresse. Tous les rosés et l’essentiel des blancs sont rentrés avant la fin août (un record) avec de beaux équilibres, une aromatique fraîche et un très joli dynamisme.
Nous décidons de garder notre sang froid et d’attendre pour les rouges, malgré des degrés déjà élevés, car nous trouvons l’aromatique encore végétale et les peaux astringentes et amères. Je crois sincèrement que c’était la bonne option car dès les premiers jours de septembre, les nuits se rafraîchissent fortement, descendant régulièrement sous les 12°C (8° le 19 septembre), ralentissant la transpiration des vignes, favorisant la coloration des baies et permettant le développement d’un fruit exceptionnel sans augmentation significative du degré potentiel. Nous clôturons les vendanges le 29 septembre, à peine une semaine avant nos dates habituelles.
Le résultat est impressionnant. Si l’an dernier j’avouais que 2016 était pour moi le meilleur millésime de ma carrière, je ne sais pas si 2017 ne va pas être encore meilleur. Tous les cépages ont réussi : couleur intense, fruit frais explosif, cœur de bouche ample et dense, tanins fins et serrés et le tout avec une patte résolument hédoniste.
De quoi nous consoler d’une récolte bien petite…
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